Rois et Reines
À Antamotamo, village de constructeurs de pirogues situé à l’est de Nosy Komba, le roi Yaya honore ses ancêtres de lignée Zafiny Mena.
À Ampangorina, la reine Vola descendante de la lignée des Zafiny Fotsy, et René le manantany « premier ministre » s’emploient à honorer les ancêtres. La maison royale se situe à l’ouest du village, où se trouve un coffre qui protège les reliques du temps. Ce n’est que lors des cérémonies qu’ils sortent les lambas rayés.
Zafiny Mena et Zafiny Fotsy
Les Zafiny Mena et les Zafiny Fotsy sont des familles de rois et de reines. Zafiny Fotsy signifie « descendants de la lignée d’argent », et Zafiny Mena « descendants de la lignée d’or ».
Dans la hiérarchie royale, les Zafiny Mena ont un titre privilégié par rapport aux Zafiny Fotsy.
Lorsqu’une personne Zafiny Mena meurt, on l’enveloppe dans un linceul rouge, couleur qui se nomme « mena » en malgache, symbolisant l’or.
Rituels et fady
Parmi les nombreux rituels, il y a le sacrifice du zébu. Avant la mise à mort, on invoque les ancêtres : c’est l’invocation froide. Puis vient l’invocation chaude au moment de l’offrande de la viande cuite. La viande de zébu symbolise le corps des défunts lors des cérémonies funèbres.
Les cérémonies traditionnelles
Les cérémonies traditionnelles sont très importantes pour les habitants de Nosy Komba.
Parmi elles, on compte le Mamositry, rattachée à la circoncision des garçons. Lors de l’opération, on utilise un linge spécial ; le sang ne doit pas couler par terre. Une fête a lieu une semaine après la circoncision, où l’on mange du zébu, tué pour l’occasion, et où sont conviés des musiciens.
Une autre cérémonie, réservée aux Ampanjaka, (rois et reines), a lieu tous les trois mois. On nettoie la cour située devant la maison royale, afin d’y recevoir les souverains qui se réunissent pour festoyer. Deux femmes et deux hommes sont invités à les rejoindre. La cérémonie commence le soir et se termine le lendemain après-midi. Elle peut avoir lieu uniquement du vendredi au samedi, ou du dimanche au lundi. Les femmes qui sont en période menstruelle ne peuvent pas s’y rendre.
Parfois, les Ampanjàka font aussi une fête lorsqu’on coupe les cheveux d’un de leurs enfants.
Le Jôro
Chaque villageois est libre d’organiser un jôro, et généralement, tout le monde est invité.
Lorsqu’un jôro a lieu, il s’étale sur deux jours, du vendredi au samedi.
La fête commence le vendredi après-midi, rassemblant les villageois venus partager joyeusement discussions, danses, et chants, tout en frappant dans leurs mains au rythme de musiques traditionnelles, autour d’un verre. Les femmes ont souvent les cheveux lâchés et chaque personne porte un lambaoany.
La fête se prolonge jusqu’au lendemain où tout le monde se baigne dans la mer et se lave, avant de se retrouver pour sacrifier un « aomby », un zébu.
Une personne est désignée pour tenir la queue du zébu pendant que d’autres ligotent l’animal afin de l’empêcher de bouger. Le zébu est alors couché par terre et lavé, en commençant par la tête jusqu’à la queue. Tout le monde sort un billet d’argent et le frotte contre le corps de l’animal, afin de porter chance. Un homme initié coupe la tête du aomby, qui sera placée dans un arbre sacré.
Tromba
Bien que différents cultes religieux soient pratiqués sur l’île, et cela de façon harmonieuse, les Malgaches restent attachés à leurs rites ancestraux. Ils vivent leur incarnation en étroite liaison avec le royaume des esprits. D’où leur profond respect pour les ancêtres.
Jamais le corps n’est dissocié de l’âme. L’intuition et les ressentis sont omniprésents dans le fonctionnement individuel.
Aussi, il arrive fréquemment que l’esprit d’un ancêtre s’invite dans le corps d’une personne possédée, qui entre dans une transe : c’est le Tromba.