Lignée royale et Rituels

vola la reine zafinifotsy
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Lignée royale et Rituels

Mis à jour le 20/02/2022 | Publié le 16/01/2022

"Nosy Komba est très attachée à ses traditions et à ses coutumes ancestrales."

Rois et Reines

Nosy Komba est très attachée à ses traditions et à ses coutumes ancestrales. Bien qu’un délégué au maire représente l’île, chaque village a son propre chef « fokontany », et il existe des familles royales. De nos jours, Nosy Komba compte une reine et deux rois. Le roi Paul règne sur le tombeau de Mahabo Mitsinjoarivo.

À Antamotamo, village de constructeurs de pirogues situé à l’est de Nosy Komba, le roi Yaya honore ses ancêtres de lignée Zafiny Mena.

À Ampangorina, la reine Vola descendante de la lignée des Zafiny Fotsy, et René le manantany « premier ministre » s’emploient à honorer les ancêtres. La maison royale se situe à l’ouest du village, où se trouve un coffre qui protège les reliques du temps. Ce n’est que lors des cérémonies qu’ils sortent les lambas rayés.

Zafiny Mena et Zafiny Fotsy

Les Zafiny Mena et les Zafiny Fotsy sont des familles de rois et de reines. Zafiny Fotsy signifie « descendants de la lignée d’argent », et Zafiny Mena « descendants de la lignée d’or ».

Dans la hiérarchie royale, les Zafiny Mena ont un titre privilégié par rapport aux Zafiny Fotsy.
Lorsqu’une personne Zafiny Mena meurt, on l’enveloppe dans un linceul rouge, couleur qui se nomme « mena » en malgache, symbolisant l’or.

Lorsqu’un roi ou une reine décède, l’enterrement a toujours lieu de nuit, entre dix heures du soir et quatre heures du matin, au rythme des djembés. Les Zafiny Fotsy, quant à eux, sont enterrés dans un linceul blanc, « fotsy » en malgache, symbolisant l’argent. L’enterrement a lieu de jour, en principe entre trois et six heures de l’après-midi.

Rituels et fady

Parmi les nombreux rituels, il y a le sacrifice du zébu. Avant la mise à mort, on invoque les ancêtres : c’est l’invocation froide. Puis vient l’invocation chaude au moment de l’offrande de la viande cuite. La viande de zébu symbolise le corps des défunts lors des cérémonies funèbres.

Dans la plupart des villages de l’île, les habitants suivent des règles établies appelées « fady ». Ce sont des interdits sacrés, culturels et traditionnels, qu’on doit respecter. Les « fady » ne sont pas les mêmes dans tous les villages. Ceux de Mahabo Mitsinjoarivo ont la réputation auprès des autres lieux-dits d’être particulièrement sévères : on ne peut pas y porter de chapeau ni de chaussures.

Les cérémonies traditionnelles

Les cérémonies traditionnelles sont très importantes pour les habitants de Nosy Komba.
Parmi elles, on compte le Mamositry, rattachée à la circoncision des garçons. Lors de l’opération, on utilise un linge spécial ; le sang ne doit pas couler par terre. Une fête a lieu une semaine après la circoncision, où l’on mange du zébu, tué pour l’occasion, et où sont conviés des musiciens.

Une autre cérémonie, réservée aux Ampanjaka, (rois et reines), a lieu tous les trois mois. On nettoie la cour située devant la maison royale, afin d’y recevoir les souverains qui se réunissent pour festoyer. Deux femmes et deux hommes sont invités à les rejoindre. La cérémonie commence le soir et se termine le lendemain après-midi. Elle peut avoir lieu uniquement du vendredi au samedi, ou du dimanche au lundi. Les femmes qui sont en période menstruelle ne peuvent pas s’y rendre.
Parfois, les Ampanjàka font aussi une fête lorsqu’on coupe les cheveux d’un de leurs enfants.

Le Jôro

Certains événements sont l’occasion d’appliquer la cérémonie traditionnelle du jôro. Le jôro est une invitation aux prières et aux invocations, cela dans le partage et la fête. C’est le cas notamment lors d’une naissance, d’une circoncision, lorsque l’on coupe les cheveux d’un enfant, mais aussi pour l’inauguration d’une maison…

Chaque villageois est libre d’organiser un jôro, et généralement, tout le monde est invité.
Lorsqu’un jôro a lieu, il s’étale sur deux jours, du vendredi au samedi.
La fête commence le vendredi après-midi, rassemblant les villageois venus partager joyeusement discussions, danses, et chants, tout en frappant dans leurs mains au rythme de musiques traditionnelles, autour d’un verre. Les femmes ont souvent les cheveux lâchés et chaque personne porte un lambaoany.

La fête se prolonge jusqu’au lendemain où tout le monde se baigne dans la mer et se lave, avant de se retrouver pour sacrifier un « aomby », un zébu.
Une personne est désignée pour tenir la queue du zébu pendant que d’autres ligotent l’animal afin de l’empêcher de bouger. Le zébu est alors couché par terre et lavé, en commençant par la tête jusqu’à la queue. Tout le monde sort un billet d’argent et le frotte contre le corps de l’animal, afin de porter chance. Un homme initié coupe la tête du aomby, qui sera placée dans un arbre sacré.

Pendant le sacrifice, les villageois dansent et chantent en frappant dans leurs mains pour accompagner l’animal jusqu’à sa mort. Le zébu est ensuite dépecé par les hommes. Tout le monde participe à l’élaboration du repas ; les jeunes préparent la maiky, le bois sec qui sert à faire le feu pour la cuisine, pendant que les femmes s’attèlent à la préparation du repas. Le zébu est cuisiné de différentes façons, en sauce, en brochettes, en romazava. Tout le monde se repaît de la viande, accompagnée de riz, d’achards, mais aussi de bières, de rhum et de boissons sucrées. La fête prend fin en début de soirée. Beaucoup de villageois n’ayant pas les moyens d’organiser un Jôro, organisent des fêtes plus modestes, avec moins de convives, en remplaçant le zébu par une autre viande comme le poulet, ou le cabri. Les cérémonies traditionnelles ont toujours lieu quand la lune est pleine, et peuvent être organisées tous les mois de l’année, sauf en mai, en juin et en juillet.

Tromba

Bien que différents cultes religieux soient pratiqués sur l’île, et cela de façon harmonieuse, les Malgaches restent attachés à leurs rites ancestraux. Ils vivent leur incarnation en étroite liaison avec le royaume des esprits. D’où leur profond respect pour les ancêtres.
Jamais le corps n’est dissocié de l’âme. L’intuition et les ressentis sont omniprésents dans le fonctionnement individuel.

Aussi, il arrive fréquemment que l’esprit d’un ancêtre s’invite dans le corps d’une personne possédée, qui entre dans une transe : c’est le Tromba.

Une veillée est alors organisée par la famille et les proches dans l’intimité, autour du Tromba, afin de recueillir les dires de l’esprit et de communiquer avec. Des musiciens accompagnent la transe qui peut durer quelques jours. Il est toutefois très important et très fortement recommandé de respecter l’intimité des habitants dans leurs us et coutumes, de ne point s’immiscer dans les cérémonies et les rituels sans leur consentement.

Les enterrements

Lors d’un décès, une veillée a toujours lieu, et dure parfois deux ou trois nuits. Femmes et hommes se rassemblent vêtus d’habits traditionnels (salovana, kisaly, lambahoany). Chacun s’investit pour la cuisine, la préparation des feux, la veillée du défunt, mais aussi pour la construction du cercueil et de la tombe.
Si ce dernier était jeune, on chante à l’église. S’il était âgé, on l’honore avec des chants traditionnels. Les enterrements, sont fady le mardi, aussi bien pour les familles royales que pour les autres. Les chants traditionnels accompagnent le mort jusqu’à ce qu’il soit enterré. Puis, une fois l’enterrement terminé, vient le moment du hontsavelogno où chaque personne se lave,

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