Môrengy et bal poussière

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Môrengy et bal poussière

Mis à jour le 20/02/2022 | Publié le 02/02/2022

"Les jours de fête sont l'occasion d'assister à un môrengy, et d'aller danser au « bal poussière » jusqu'au lever du jour."

Môrengy

Les jours de fête et certains week-ends sont l’occasion d’assister à un môrengy l’après-midi, puis lorsque la nuit est tombée, d’aller danser et s’amuser au « bal poussière » jusqu’au lever du jour. Le môrengy, ou moringue en français, est un sport de combat et un art martial malgache.

Le môrengy est comparable à la boxe Thaï : deux hommes s’affrontent à tour de rôle à mains nues. Le combat corps à corps est interdit, mais les coups de pied et de genoux sont autorisés.
Si la période historique et le contexte dans lequel il a été créé sont discutés, on sait avec certitude qu’il est né dans la région Sakalava, et plus précisément au nord-ouest de la grande île. Il s’est depuis largement répandu dans tout le pays.
Bien que ce sport puisse être pratiqué dans des centres sportifs comme un gymnase, les Malgaches lui préfèrent sa version d’origine, à l’air libre et sur la terre.

De nos jours, le môrengy est une tradition à laquelle les Sakalava sont profondément attachés.
Ayant lieu l’après-midi, il s’agit aussi d’un divertissement public, qui fait la joie des plus jeunes comme des plus vieux. Tous les villageois peuvent y assister. Ils participent au « spectacle » en encourageant les adversaires à grand renfort de cris joyeux.

La musique

Des musiciens motivent également ces derniers et animent la représentation en jouant des rythmes entraînants, souvent basés sur les percussions. La musique est indissociable de cet art martial. À Nosy Komba, c’est le salegy (une musique très rythmée typique du nord de Madagascar) qui accompagne le môrengy.

Parfois, des femmes faisant partie du public effectuent une chorégraphie locale qui va de pair avec le salegy, toujours dans le but d’encourager les « combattants ». En plus d’être profondément ancré dans la culture malgache et d’être particulièrement affectionné par le peuple, le môrengy est un dépaysement spectaculaire et folklorique qui ravit les voyageurs venant visiter la côte nord-ouest de la grande île, et qui les séduit par son authenticité.

Le bal poussière

Les combats s’achèvent en fin d’après-midi, généralement entre seize et dix-sept heures. Une fois la nuit tombée commence le fameux « bal poussière ». On l’appelle ainsi car il a lieu à même la terre, comme le môrengy.

En dansant, les participants remuent du sable et de la poussière, tout en calant leurs mouvements sur les rythmes joués par les musiciens qui, déjà présents lors du môrengy, continuent d’assurer l’animation du bal jusqu’à ce qu’il se termine, c’est-à-dire au petit matin. Le bal poussière est le bal du peuple. Toutes les classent sociales s’y réunissent, ce qui rend celui-ci si attrayant : l’ambiance y est chaleureuse, conviviale et bon enfant, et totalement typique de la culture malagasy.

La THB, bière nationale, coule à flots. À l’extérieur de l’enceinte du bal se trouvent de nombreux étals où l’on peut déguster des mises en bouche locales comme des brochettes de zébu, des poissons frits, des beignets… Le bal prend fin aux premières lueurs du jour, quand les coqs poussent leurs premiers cris matinaux et que le ciel se teinte des couleurs de l’aurore.

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